Greenwich à l'heure du nouveau millénaire
Emmanuel Boubacha, Chargé d'études AIVP
(extrait de Villes & Ports / Cities & Ports, N°21, juin 1998)
(extrait de Villes & Ports / Cities & Ports, N°21, juin 1998)
La dynamique des grands événements est souvent utilisée pour mobiliser des acteurs autour de vastes opérations de réaménagement. A l'instar de Barcelone et de Sydney pour les Jeux Olympiques ou encore de Séville et de Lisbonne pour les Expositions Universelles, Greenwich tente "l'expérience du nouveau millénaire".
Au sein des Docklands de Londres, le quartier de Greenwich est connu pour le méridien par lequel il est traversé, ligne imaginaire dont l'heure (Greenwich Mean Time) sert de référence à travers le monde. C'est donc logiquement que ce lieu a été choisi pour accueillir une exposition du troisième millénaire célébrant le passage à l'an 2000. A l'image des expositions universelles, un site doit être spécialement aménagé pour accueillir de prestigieux bâtiments qui symboliseront l'événement.
Le projet baptisé "l'expérience du nouveau millénaire", porté par le gouvernement britannique, dispose d'un budget de 1,3 milliards de dollars financé en grande partie par la Loterie Nationale. En 1996, la péninsule de Greenwich à l'est de Canary Wharf, qui abritait 67 hectares d'anciennes emprises industrielles, est rachetée à British Gas et 29 hectares prévus pour l'exposition sont cédés à un organisme chargé de la construction et de l'exploitation du projet et missionné pour mobiliser des entreprises privées.
Le projet baptisé "l'expérience du nouveau millénaire", porté par le gouvernement britannique, dispose d'un budget de 1,3 milliards de dollars financé en grande partie par la Loterie Nationale. En 1996, la péninsule de Greenwich à l'est de Canary Wharf, qui abritait 67 hectares d'anciennes emprises industrielles, est rachetée à British Gas et 29 hectares prévus pour l'exposition sont cédés à un organisme chargé de la construction et de l'exploitation du projet et missionné pour mobiliser des entreprises privées.
Le projet d'exposition s'organise autour d'un Dôme du Millénaire, actuellement en construction, dessiné par l'architecte Richard Rogers et qui constituera la plus grande structure en dôme du monde : 1 km de circonférence, 50 m de haut, une surface au sol de 8 ha, une capacité de 50.000 personnes. L'intérieur sera divisé en 12 fuseaux horaires représentés à travers divers pavillons. Ce bâtiment par son caractère emblématique doit symboliser l'identité nouvelle de la Grande-Bretagne à travers le monde, mais jusqu'à présent il a surtout focalisé l'attention des Britanniques à cause de son coût et de son utilité qui reste très discutée.
Le projet comprend également une revalorisation du front d'eau et diverses zones de loisirs. Une attention particulière est accordée aux infrastructures de transport : prolongement du métro, navettes fluviales rapides, parkings… En effet, les organisateurs misent sur un minimum de 12 millions de visiteurs pour la seule année 2000. Contrairement au complexe de bureaux de Canary Wharf qui a mis cinq ans pour être correctement relié au centre de Londres, l'accessibilité sera ici une priorité préalable. En effet, par la lourdeur des investissements engagés, le principal enjeu va être d'assurer la réussite de cette "expérience" et surtout, plus difficile, sa durabilité au-delà de l'événement.
Le projet comprend également une revalorisation du front d'eau et diverses zones de loisirs. Une attention particulière est accordée aux infrastructures de transport : prolongement du métro, navettes fluviales rapides, parkings… En effet, les organisateurs misent sur un minimum de 12 millions de visiteurs pour la seule année 2000. Contrairement au complexe de bureaux de Canary Wharf qui a mis cinq ans pour être correctement relié au centre de Londres, l'accessibilité sera ici une priorité préalable. En effet, par la lourdeur des investissements engagés, le principal enjeu va être d'assurer la réussite de cette "expérience" et surtout, plus difficile, sa durabilité au-delà de l'événement.
Emmanuel Boubacha © AIVP/IACP - 1998