L'interface ville/port : espace-système en mutation. L'exemple de Nantes.
PREMIÈRE PARTIE : L'interface ville/port
Désorganisation systémique - Délaissement spatial
Si l'interface ville/port est devenue un espace aujourd'hui si étudié, c'est principalement du fait de sa désorganisation (ou "non-optimisation") par rapport au contexte actuel, de son décalage par rapport aux fonctionnements portuaire et urbain. Par conséquent, c'est un territoire qui appelle à être repris en main, réorganisé, mais qui, à travers sa composition et son modelage, est doté d'une forte inertie [1] (cf. § 1.3.1.1.) qui rend problématique toute volonté de réappropriation. Ces difficultés, conjuguées à la faiblesse des réactions, inscrivent le délaissement dans l'espace avec l'apparition progressive de friches, dont les répercussions vont devenir dommageable à la fois pour la ville et le port, vu le caractère hybride de l'espace. Mais les deux organismes, de plus en plus divergents, ont du mal à coordonner une action. L'interface devient donc un espace en attente, fortement marqué par le délaissement. Pourtant ce phénomène est loin d'être exclusif, l'espace a un fonctionnement urbain et portuaire souvent marginal et méconnu car assimilé au déclin à cause des friches et au temporaire à cause des annonces répétées de grande recomposition à venir. L'interface ville/port est donc une entité complexe, multiple, certes marquée par un phénomène mais qui ne peut être assimilée à lui. Elle possède encore une nature propre, qui détermine son organisation et son avenir, celle d'être un espace où coexiste une ville et un port.
[1] CHALINE, C. (dir.) (1994) Ces ports qui créèrent des villes; L'Harmattan; Paris; 299 p.