Le port de plaisance de Dieppe : un vecteur de dynamisme urbain
Emmanuel Boubacha, Chargé d'études AIVP
(extrait de Villes & Ports / Cities & Ports, N°19, octobre 1997)
(extrait de Villes & Ports / Cities & Ports, N°19, octobre 1997)
Les projets de création ou d'extension de ports de plaisance jalonnent les différentes façades maritimes européennes. La ville de Dieppe nous montre que la réutilisation d'anciens bassins portuaires voués au commerce permet des aménagements de qualité tant d'un point de vue nautique que d'un point de vue urbain.
En juillet 1994, le transfert de la gare maritime qui accueille les liaisons France / Grande Bretagne dans un nouvel avant-port, a permis de libérer un bassin proche du centre-ville et d'entreprendre la réalisation d'un port de plaisance. Ce projet était envisagé de longue date par les acteurs locaux, et notamment la Chambre de Commerce et d'Industries de Dieppe (CCID) qui gère les installations portuaires. Sa réalisation a joué un rôle moteur d'attraction et d'animation autour des quais qui sont devenus un lieu de promenade apprécié par la population et une vitrine touristique pour la ville de Dieppe.
En mars 1995, la CCID et l'entreprise Quille (Groupe Bouygues) s'associent en vue de la réalisation et de l'exploitation du port de plaisance Jehan Ango. La première tranche est inaugurée en juillet 1995, à l'occasion du départ du Tour de France à la voile. Les travaux sont totalement achevés depuis septembre 1996 et aujourd'hui le port compte 450 anneaux qui sont quasiment tous occupés. Les navires d'une longueur de 5 à 25 mètres avec un tirant d'eau de 4 mètres peuvent être accueillis et bénéficient de divers services : avitaillement, carénage, soutage... L'opération est un succès commercial et présente l'avantage de réutiliser un espace portuaire délaissé pour créer un équipement qui ne nécessite pas de travaux d'infrastructures importants et qui reste relativement économique (25 millions de francs y compris la construction d'un atténuateur de houle).
Son autre principal attrait est de créer une dynamique en arrière des quais, dynamique activement exploitée par la municipalité et la CCID qui vont s'investir dans le réaménagement du quai Henri IV, contigu au port. Les réalisations se découpent en trois grandes phases :
1ère phase (achevée) : aménagement des trottoirs, des terrasses, ravalement des façades.
2ème phase (en cours) : aménagement du bord-à-quai et d'un belvédère offrant un panorama sur le port.
3ème phase (courant 1998) : aménagement de promenades piétonnes et des abords de la route.
En mars 1995, la CCID et l'entreprise Quille (Groupe Bouygues) s'associent en vue de la réalisation et de l'exploitation du port de plaisance Jehan Ango. La première tranche est inaugurée en juillet 1995, à l'occasion du départ du Tour de France à la voile. Les travaux sont totalement achevés depuis septembre 1996 et aujourd'hui le port compte 450 anneaux qui sont quasiment tous occupés. Les navires d'une longueur de 5 à 25 mètres avec un tirant d'eau de 4 mètres peuvent être accueillis et bénéficient de divers services : avitaillement, carénage, soutage... L'opération est un succès commercial et présente l'avantage de réutiliser un espace portuaire délaissé pour créer un équipement qui ne nécessite pas de travaux d'infrastructures importants et qui reste relativement économique (25 millions de francs y compris la construction d'un atténuateur de houle).
Son autre principal attrait est de créer une dynamique en arrière des quais, dynamique activement exploitée par la municipalité et la CCID qui vont s'investir dans le réaménagement du quai Henri IV, contigu au port. Les réalisations se découpent en trois grandes phases :
1ère phase (achevée) : aménagement des trottoirs, des terrasses, ravalement des façades.
2ème phase (en cours) : aménagement du bord-à-quai et d'un belvédère offrant un panorama sur le port.
3ème phase (courant 1998) : aménagement de promenades piétonnes et des abords de la route.
En 1996, la municipalité consulte des techniciens, des architectes et l'administration des bâtiments de France pour mettre en place une dynamique de réhabilitation urbaine. Le ravalement des façades doit suivre des règles strictes (matériaux, couleurs...) respectant le caractère dieppois. De même, le développement commercial est encouragé mais sévèrement encadré. L'harmonisation du quai est recherchée : les enseignes et les terrasses sont particulièrement surveillées. En contrepartie de ce cahier des charges rigoureux, les commerçants ayant des projets d'investissement bénéficient de subventions de la CCID et du Fonds Européen de Développement Régional (Feder) à hauteur de 30 % du coût des travaux. Ces efforts esthétiques sont relayés par le mise en place d'un Plan Lumière qui met en valeur les bâtiments dont certains sont classés pour leur valeur patrimoniale tels l'Hôtel d'Anvers ou la Tour aux Crabes, et qui permet de favoriser une animation nocturne.
Ainsi, le port de plaisance Jehan Ango est aujourd'hui un succès commercial et il a permis la reconquête d'un quartier urbain qui aurait pu péricliter suite au retrait de l'activité portuaire. Cet équipement a eu un large effet structurant car il a bénéficié de l'appui et du soutien des acteurs locaux, qui ont intégré le projet dans leur stratégie de développement. Les répercussions sont encore mal connues mais déjà les commerçants du quai ont connu une augmentation de leur chiffre d'affaires. Une étude réalisée en 1990 montrait que le projet de port de plaisance et les opérations urbaines qui l'accompagnent permettaient d'escompter à Dieppe plus de 60.000 touristes supplémentaires par an, et que les seuls plaisanciers seraient susceptibles d'injecter autour de 10 millions de francs par an dans l'économie locale. Les résultats de la saison touristique 1996 et des premiers mois de la saison 1997 laissent à penser que ces objectifs seront atteints.
Ainsi, le port de plaisance Jehan Ango est aujourd'hui un succès commercial et il a permis la reconquête d'un quartier urbain qui aurait pu péricliter suite au retrait de l'activité portuaire. Cet équipement a eu un large effet structurant car il a bénéficié de l'appui et du soutien des acteurs locaux, qui ont intégré le projet dans leur stratégie de développement. Les répercussions sont encore mal connues mais déjà les commerçants du quai ont connu une augmentation de leur chiffre d'affaires. Une étude réalisée en 1990 montrait que le projet de port de plaisance et les opérations urbaines qui l'accompagnent permettaient d'escompter à Dieppe plus de 60.000 touristes supplémentaires par an, et que les seuls plaisanciers seraient susceptibles d'injecter autour de 10 millions de francs par an dans l'économie locale. Les résultats de la saison touristique 1996 et des premiers mois de la saison 1997 laissent à penser que ces objectifs seront atteints.
Emmanuel Boubacha © AIVP/IACP - 1997