Les friches portuaires à Nantes et à Bordeaux
INTRODUCTION
Les friches portuaires constituent des éléments qui ont été délaissés par le port et qui ont perdu leur fonction portuaire d'origine. Leur existence résulte le plus souvent d'évolutions extérieures générales qui ont rendu ces formes obsolètes et inneficaces face aux exigences actuelles. Ces changements provoquent un bouleversement du fonctionnement portuaire qui se répercute sur le système d'organisation en présence, alors étroitement imbriqué avec celui des villes. Plus globalement, on assiste à un découplage du port et de la ville ayant de nombreuses conséquences notamment physiques, incarnées par les friches portuaires.
La plupart des villes portuaires sont aujourd'hui confrontées à ce phénomène. Nantes et Bordeaux ont été choisies comme terrain d'étude, tout d'abord pour confronter deux exemples et éviter une analyse monographique; ensuite parce que ces deux "villes-ports" ont des similarités surprenantes : elles sont en fond d'estuaire sur la façade atlantique, ont abrité une grande activité portuaire qui a connu des évolutions à peu près identiques. Elles ont à peu près la même échelle, le même contexte socio-économique et aujourd'hui elles abritent toutes les deux des friches portuaires importantes à propos desquelles elles semblent désemparées. Bien sûr, les deux cas ne sont pas identiques et on pourra noter des différences de forme, mais l'analyse d'une situation dans deux contextes proches permet de dégager plus facilement des tendances générales qui s'expriment de manière assez similaires dans les deux cas.
L'étude des friches portuaires est un thème qui est souvent abordé par le biais des recherches sur les rapports ville/port et sur la revitalisation des waterfronts. Mais, les friches en elles-même sont rarement au centre des études. Elles sont généralement présentées comme une conséquence d'un découplage entre la ville et le port et comme des espaces à réaménager, à redévelopper, à réinterpréter, à reconvertir, à redynamiser... ou tout autre nouveau terme, utilisé pour exprimer leur subsitution par de nouvelles activités. De plus, le sujet a longtemps été confondu ou englobé dans le thème des friches industrielles, alors que le caractère portuaire rend le processus spécifique : enjeux, choix de réaménagement, problèmes juridiques, relations ville/port...
L'originalité de l'étude est de se concentrer sur une situation présente, l'existence des friches portuaires, de la considérer comme un fait géographique et de voir à partir de là les comportements, les usages qui en découlent. Les friches sont ainsi placées au centre d'un système s'appliquant sur l'interface ville/port (cf. fig n°1). Ce qu'elles étaient et ce qu'elles deviendront représentent le début et la fin du système qui est donc transitoire.
Dans cette étude, l'apparition des friches portuaires est considérée comme un processus inévitable commandé par des évolutions extérieures non controlables, qui engendrent une désorganisation et une situation non désirée et indésirable auxquelles les acteurs doivent réagir pour rétablir leur pouvoir de commandement.
Les thèmes "classiques" des relations ville/port et du réaménagement sont intégrés puisque les friches y sont directement liées, ils représentent les "moteurs" du système, ce qui le fait naître et ce qui le fait disparaître pour laisser place à un futur système, à un futur rapport entre le port et la ville. L'accent sera surtout mis sur l'existence actuelle des friches portuaires, ce qu'elles sont aujourd'hui, ce qu'elles déclenchent (paysages, réflexions, interrogations, conflits...) et comment tous ces éléments dictent les caractéristiques d'une nouvelle interface ville/port. Pour les deux cas, il sera vu comment le processus s'exprime, comment les acteurs y réagissent, et comment les systèmes portuaires et urbains se comportent et entrent en relation.
Il faut préciser que ce système ne se veut pas un modèle généralisable à tous les cas. Il possède les caractéristiques des exemples de Nantes et de Bordeaux. Il permet de dégager, pour ces deux cas, de grandes tendances au sujet du phénomène des friches portuaires. Le système n'est pas figé, l'échelle de temps n'est pas définie, car elle dépend de chaque situation. Les effets de blocage et les retours en arrière sont fréquents et il faut rappeler qu'au sujet des friches portuaires, les incertitudes restent nombreuses et que les tendances ne se déroulent pas selon une relation de cause à effet. De plus, la question des nouvelles relations entre la ville et le port à l'intérieur d'un nouveau système est loin d'être résolue.
La plupart des villes portuaires sont aujourd'hui confrontées à ce phénomène. Nantes et Bordeaux ont été choisies comme terrain d'étude, tout d'abord pour confronter deux exemples et éviter une analyse monographique; ensuite parce que ces deux "villes-ports" ont des similarités surprenantes : elles sont en fond d'estuaire sur la façade atlantique, ont abrité une grande activité portuaire qui a connu des évolutions à peu près identiques. Elles ont à peu près la même échelle, le même contexte socio-économique et aujourd'hui elles abritent toutes les deux des friches portuaires importantes à propos desquelles elles semblent désemparées. Bien sûr, les deux cas ne sont pas identiques et on pourra noter des différences de forme, mais l'analyse d'une situation dans deux contextes proches permet de dégager plus facilement des tendances générales qui s'expriment de manière assez similaires dans les deux cas.
L'étude des friches portuaires est un thème qui est souvent abordé par le biais des recherches sur les rapports ville/port et sur la revitalisation des waterfronts. Mais, les friches en elles-même sont rarement au centre des études. Elles sont généralement présentées comme une conséquence d'un découplage entre la ville et le port et comme des espaces à réaménager, à redévelopper, à réinterpréter, à reconvertir, à redynamiser... ou tout autre nouveau terme, utilisé pour exprimer leur subsitution par de nouvelles activités. De plus, le sujet a longtemps été confondu ou englobé dans le thème des friches industrielles, alors que le caractère portuaire rend le processus spécifique : enjeux, choix de réaménagement, problèmes juridiques, relations ville/port...
L'originalité de l'étude est de se concentrer sur une situation présente, l'existence des friches portuaires, de la considérer comme un fait géographique et de voir à partir de là les comportements, les usages qui en découlent. Les friches sont ainsi placées au centre d'un système s'appliquant sur l'interface ville/port (cf. fig n°1). Ce qu'elles étaient et ce qu'elles deviendront représentent le début et la fin du système qui est donc transitoire.
Dans cette étude, l'apparition des friches portuaires est considérée comme un processus inévitable commandé par des évolutions extérieures non controlables, qui engendrent une désorganisation et une situation non désirée et indésirable auxquelles les acteurs doivent réagir pour rétablir leur pouvoir de commandement.
Les thèmes "classiques" des relations ville/port et du réaménagement sont intégrés puisque les friches y sont directement liées, ils représentent les "moteurs" du système, ce qui le fait naître et ce qui le fait disparaître pour laisser place à un futur système, à un futur rapport entre le port et la ville. L'accent sera surtout mis sur l'existence actuelle des friches portuaires, ce qu'elles sont aujourd'hui, ce qu'elles déclenchent (paysages, réflexions, interrogations, conflits...) et comment tous ces éléments dictent les caractéristiques d'une nouvelle interface ville/port. Pour les deux cas, il sera vu comment le processus s'exprime, comment les acteurs y réagissent, et comment les systèmes portuaires et urbains se comportent et entrent en relation.
Il faut préciser que ce système ne se veut pas un modèle généralisable à tous les cas. Il possède les caractéristiques des exemples de Nantes et de Bordeaux. Il permet de dégager, pour ces deux cas, de grandes tendances au sujet du phénomène des friches portuaires. Le système n'est pas figé, l'échelle de temps n'est pas définie, car elle dépend de chaque situation. Les effets de blocage et les retours en arrière sont fréquents et il faut rappeler qu'au sujet des friches portuaires, les incertitudes restent nombreuses et que les tendances ne se déroulent pas selon une relation de cause à effet. De plus, la question des nouvelles relations entre la ville et le port à l'intérieur d'un nouveau système est loin d'être résolue.
Figure n°1 : Les friches portuaires - un stade d'évolution de l'interface ville / port